L'agonie de Christ (partie 3)

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Rose blanche tâchée de sang

Nous terminons l'exploration des souffrances de Jésus lors de sa 'Passion' (son agonie) pour en comprendre les conséquences pour le monde : sa mort est à la fois un jugement, une source de guérison et la Bonne Nouvelle du salut pour tous ceux qui croient en Lui.

Parce que sa mort est un jugement

Pilate dit (à la foule): Que ferai-je donc de Jésus, qu’on appelle Christ ? Tous répondirent : Qu’il soit crucifié ! Le gouverneur dit : Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils crièrent encore plus fort: Qu’il soit crucifié ! Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit : Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. Et tout le peuple répondit : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! Alors Pilate leur relâcha (le criminel) Barabbas; et, après avoir fait fouetter Jésus, il le livra pour être crucifié. (Matthieu 27:22-26)

Au cours de la parodie de procès qui précédera sa mort, Jésus sera tour à tour confronté à deux tribunaux humains : celui de l’asservissement religieux incarné par les chefs des juifs, puis le tribunal romain, l’esprit du monde. La mort de Jésus sera une victoire éclatante sur ces deux conséquences de la corruption du péché sur l’homme.

Le jugement de “l’establishment” religieux des juifs de l’époque sera sans doute le plus terrible. Tout au long de son ministère Jésus n’aura eu de cesse de confronter ce système d’oppression : des traditions qui avaient été mises en place par certains privilégiés pour leur propre profit, à l’encontre même des lois de Dieu. On peut penser au terrible réquisitoire de Jésus contre ceux qu’il appellera une “race de vipères” (lire Matthieu 23), aux marchands du Temple (Jean 2:13-17) ou encore à la confrontation au sujet de la femme adultère (Jean 8:1-11). Et il y en a bien d’autres encore.

Le pharisianisme est toujours plus proche de nous-mêmes que nous ne le pensons.

“Que son sang retombe sur nous et nos enfants !” proclamèrent-ils : quelle terrible malédiction résonne encore jusqu’à aujourd’hui. Mais ne soyons pas prompts à regarder de loin ces pharisiens. De nos jours, chaque chrétien outragé accuse l’autre d’être un “pharisien” mais oublie de se regarder lui-même. Tout système humain qui en conduit d’autres vers son propre intérêt, sous couvert d’être une oeuvre de Dieu, est une forme de pharisianisme. Si Jésus entrait dans nos églises aujourd’hui, que dirait-il de nos façons de faire ? Nos oeuvres cherchent-elles à étendre les intérêts de l’évangile ou celle du mouvement lui-même ? Ou encore des personnes qui le représentent ? Le pharisianisme est toujours plus proche de nous-mêmes que nous ne le pensons : ramenons régulièrement les choses aux seuls intérêts de Christ. Pesons régulièrement nos motivations et nos discours, remettons-les sur l’autel en sacrifice.

Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. (Jean 16:23b)

Quant à l’esprit du monde, représenté par le procureur Pilate, il interroge Jésus : qui es-tu ? Son ignorance est devenue coupable quand Jésus s’est révélé comme le Messie dont le Royaume n’est pas de ce monde. Ce monde est soumis à la pression populaire plutôt que porté à faire le bien. Dans sa lâcheté il délaisse l’innocent aux mains brutales des masses hurlantes —souvent derrière leurs écrans désormais—.

Le clientélisme en est sûrement l’expression la plus visible aujourd’hui. Le monde commet le mal et “s’en lave les mains” cédant sous le poids du plus grand nombre ou du “chacun fait ce qu’il veut”. Tout ceci Jésus le condamne par sa mort. Oui, sa crucifixion est le début de son règne de justice et de droiture. L’Église que nous sommes est en grand danger de clientélisme en restant amie du monde et de complicité silencieuse de la blessures des innocents. Dans l’Histoire, l’Église a eu du sang sur les mains, soyons sur nos gardes. Que nous ne soyons pas trouvé en compagnie de ceux qui voudraient continuer à crucifier le Christ !

Parce que ses blessures sont guérison

Oui, c’est par ses blessures que vous avez été guéris. (1 Pierre 2:24b)
Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé; […] c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. (Esaïe 53:4-5)

La souffrance qu’a enduré Christ c’est celle qui devait nous atteindre, nous les pécheurs. Par notre faute, nous aurions dû souffrir des conséquences de nos actes destructeurs et du rejet de Dieu attaché à la nature humaine déchue. Voyant le châtiment fondre sur nous, Jésus s’est interposé volontairement. La douleur qui nous était inévitable il l’a subie de plein fouet à notre place. Et Dieu n’a pas épargné son Fils. Grâce à lui au lieu de subir mille tourments, nous pouvons laisser au pied de la Croix nos souffrances et nos blessures. Quelle libération !

La guérison de celui qui est racheté par le Christ est une restauration complète.

Cette guérison n’est pas que physique. Elle concerne non seulement nos corps, mais aussi le reste de notre être. La guérison de celui qui est racheté par le Christ est une restauration complète : corps, âme, esprit. Il nous régénère pour une vie nouvelle. C’est une résurrection.

De plus, elle entraîne un rétablissement relationnel avec Dieu. Puis encore avec les autres au moyen de l’unité du peuple de Dieu, l’Église. Jésus a bien rebâti le Temple en trois jours par sa résurrection. Il nous a associés dans ce rétablissement en restaurant le temple que nous sommes. Nous sommes rendus purs et parfaits au moyen de l’agonie de Jésus.

Ainsi nous vivons : en chrétiens guéris de tout.

Oui, notre sauveur guérit encore aujourd’hui : à la Croix il guérit nos corps, il soulage les souffrances de nos coeurs, il répare les injustices que nous avons subies par le pardon, il rétablit notre place dans le peuple des vivants et il efface les erreurs que nous avons faites. Ainsi nous vivons : en chrétiens guéris de tout.

Parce que sa mort est la Bonne Nouvelle pour le monde

Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. (Jean 3:16-17)

Jésus a vaincu le monde par sa mort —l’esprit du monde, le mal, le péché—, et il a aussi offert au monde —aux hommes— le salut par ce même sacrifice. Concluant cette série il paraît fondamental de se rappeler que l’agonie de Christ aboutit à une joie au-delà de toute mesure : toute personne qui croit en Jésus est sauvée !

Le salut est désormais pour chacun à portée de main. A portée de coeur.

Cette oeuvre d’agonie ne serait d’ailleurs pas complète sans la résurrection : elle parachève la gloire du Fils. Elle aboutit à la victoire sur la mort elle-même. Car oui, le chrétien vit éternellement même s’il meure. Jésus est la résurrection et la vie pour toujours pour ceux qui croient en lui !

(le criminel) dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. (Luc 23:42-43)

Dans notre vie, notre comportement a été criminel. Mais posant les regards sur le crucifié et lui demandant grâce, nous l’avons vu se tourner vers nous et nous accepter. Il nous a sauvé en un instant ! Combien nous devons proclamer cette bonne nouvelle à notre prochain : notre famille, nos voisins, nos collègues de travail, nos amis. Oui que tous sachent que Christ est mort pour eux ! Et bien plus il est vivant aujourd’hui et le salut est désormais pour chacun à portée de main. A portée de coeur.

Jésus-Christ je crois en toi. Merci pour la Croix, merci d’être allé au bout par amour pour moi. Peut-être suis-je comme ce brigand à l’agonie, pécheur et condamné, mais tournant les regards vers toi mourant sur le bois où dans un dernier regard d’amour porté sur moi tu me dis : “aujourd’hui tu seras avec moi dans l’éternité”. Quelle grâce infinie ! Je ne peux que t’adorer ! Désormais ce n’est plus moi qui vit, c’est toi Christ qui vit en moi. Que je vive pour toi et que j’annonce cette bonne nouvelle jusqu’à mon dernier souffle. Amen.

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